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Les Légions du Plaisir : la prostitution gratuite ou médecine et justice sociale
--> Par Yagathe Black Lips
La prostitution gratuite est née d’un constat des névroses de notre société, dues en grande partie à la misère sexuelle ambiante mais aussi à la marchandisation générale des rapports. Nous nous intéressions de près à la prostitution, certaines d’entre-nous ayant déjà travaillé dans ce corps de métier, d’autres dans le porno.

Nous nous y intéressions car nous étions bien conscientes que la prostitution comme d’autres formes de sexe marchand (cybersexe, cinéma pornographique), était un remède à la carence en rapports sexuels, carence qui plonge dans le désarroi quotidien nombre de nos proches et moins proches, en réalité la majeure partie de la société. Seulement, ces remèdes ont un coût et selon que l’on a un porte-monnaie plus ou moins rempli, selon que l’on est plus ou moins attirant(e) d’après les critères d’époque, on peut se soigner plus ou moins bien et plus ou moins fréquemment. Face à cette injustice qui nous apparaissait ne pouvoir prendre fin qu’en cas de révolution, ce sur quoi nous ne nous faisions aucune illusion, il nous fallait agir . Bon nombre d’entre-nous avaient pratiqué la prostitution mais, désireuses d’en finir avec les rapports marchands de toutes sortes (une bonne moitié d’entre-nous ayant milité dans des organisations libertaires ou ayant fait partie de groupes informels), nous avons décidé de passer à l’action.
Nous voulions donc changer cette situation, et cela, tout en nous faisant plaisir, car le sexe, même dans la prostitution nous l’aimions, contrairement à ce que pourraient colporter nombre de féministes à propos des putes. Nous n’avons jamais été forcé par quiconque et nous avons toujours choisi nos client(e)s. C’était décidé, il en serait de même mais sans le rapport marchand, dans une optique médicale, la médecine de la jouissance. Et pour cette médecine, nous voulions ne pas être payées, sachant assurément qu’un jour, ce serait peut-être nous qui en aurions besoin, et cela en période de grand dénuement matériel et esthétique.
Nous sommes donc sorties dans la rue, pour certaines, à leurs endroits favoris, pour d’autres ce fût les bars ou leurs camions et enfin quelques-unes collèrent des annonces dans les rues. Voilà, notre action commençait, tout était prêt pour racoler.
Nous étions vraiment grisées à l’idée de nous prostituer et ainsi de baiser comme d’habitude avec des inconnu(e)s, tout en nous sentant investit pleinement de notre activité de femme-medecin. Il ne s’agissait plus de chercher nos moyens de subsistance, mais de donner à celui ou celle qui les cherchait.
La nuit passée, comme nous nous étions données rendez-vous le lendemain, nous nous sommes retrouvées pour échanger nos impressions.
Nous étions toutes conquises par nos expériences, qui, même si sur le plan de la baise avaient été plus ou moins réussies pour les unes ou les autres, au bout du compte nous satisfaisaient et laissaient entrevoir de grandes possibilités. Certaines avaient même ramené de l’argent qu’elles n’avaient pu refusé, certains patients ne comprenant pas que leur séance soit gratuite. Devant l’insistance de certains d’entre-eux, l’une de nous avait dit que c’était prix libre et que l’argent servirait à une œuvre ou à du soutien à un collectif. Elle avait l’habitude de ces pratiques du prix libre car elle participait souvent à des événements culturelles ou des repas collectifs basés sur ce principe. Bien sûr, ce que nous réaffirmions dans nos discussions c’était la gratuité, et nous décidions que le prix libre était une possibilité seulement face à des patients qui insisteraient, certains pouvant vraiment se vexer devant un refus. Notre médecine devait être pour toutes et tous, indifféremment de leur sexe, revenu ou apparence.
Nous avons donc décidé que cet argent, nous le mettrions dans une caisse commune, et qu’il nous servirait pour développer notre activité de médecine de jouissance. Certaines proposèrent de faire de petites cartes avec nos numéros de téléphone à donner à nos patients. Nous nous demandions alors si nous ne devrions pas nous donner un nom. Après beaucoup de débats sur le sujet l’une de nous proposa les « théraputes », cela fit l’unanimité, mais il fût décidé que ce serait le nom de notre activité la théraputie et qu’il nous fallait un nom plus séduisant pour notre collectif de théraputes. Certaines étaient très attirées par l’image de la sorcière anarchiste, les sorcières étant à l’origine des femme-médecins que le christianisme patriarcal dans son expansion a diabolisé car elles jouissaient en tant que soigneuses et accoucheuses, à l’instar des shaman, d’une certaine notoriété auprès des populations. Nous décidâmes alors de nous former en convent, c’est à dire en groupes impairs avec un maximum de treize sorcières-théraputes par convent. Ainsi chaque convent pourrait se choisir un nom, variant les plaisirs et évitant ainsi une centralisation des décisions et du matériel. Nous nous sommes toutes mises d’accord sur l’organisation autogestionnaire des convents, avec une horizontalité du pouvoir, des mandatements impératifs et révocables. Tous les convents en formation sont tombés d’accord pour que chaque convent se réunisse au moins une fois par semaine, et que tous les convents se réunissent ou mandatent des portes-paroles une fois par mois.
Notre fédération de convents avait vraiment besoin d’un nom : les Légions du Plaisir étaient nées.

Yagathe Black Lips

Tiré de "Les Légions du Plaisir" de YBL thérapute du convent Succubus Nine
Ecrit par Wellcome, le Mardi 18 Septembre 2007, 14:44 dans la rubrique Textes.

Commentaires :

lafianceedupirate
07-10-08 à 16:48

Re: contact

    Bonjour,
êtes-vous toujours connectée à ce blog ? Je suis étudiante en école d'art et j'aimerais prendre contact avec vous pour un projet photographique... à bientôt j'espère.

 
Wellcome
07-11-08 à 21:02

Re: contact

J'y passe à l'occasion oui... mais quel rapport avec ce blog et un projet photographique ?

 
otropogo
06-08-10 à 19:53

theraputie

Est-ce que ce projet de sante marche toujours? Sinon, pourquoi pas?